Adapter une porcherie en stabulation vaches laitières fonctionnelle
Transformation d’une porcherie en stabulation libre
A l’époque, les parents de Philippe exploitaient une petite ferme laitière de 25 ha. Puis un propriétaire ayant repris des terrains, ils avaient dû monter une maternité de 70 truies pour garder une ferme viable.
Philippe s’est installé en 1984 en reprenant l’activité laitière (18 ha et 60 000 litres de quota) alors que son père s’occupait des truies. A la retraite de son père, Maryse, l’épouse de Philippe a repris les vaches et Philippe soignait les 30 truies en élevage naisseurs-engraisseurs. Mais il a connu des problèmes de revenu et n’a pas aimé l’activité porcine. Maryse est donc partie travailler à l’extérieur pendant que Philippe reprenait l’activité laitière, en louant le bâtiment des porcs de 800 porcelets en post-sevrage collectif à une porcherie jusqu’en 2011. A cette date, les locataires du bâtiment porcin ont décidé de partir.
Dans le même temps, leur fils Florian souhaitait s’installer sur la ferme qui s’était agrandie. Il a créé un GAEC avec son père début mai 2011 et tous deux se sont lancés dans un vaste chantier de transformation de la porcherie en stabulation libre pour les 57 vaches en production et nurserie pour les veaux. Vaches taries, génisses portantes et génisses à saillir étant logées dans 2 autres bâtiments très proches.
De l’équipement de l’ancien bâtiment ils n’ont gardé que le nettoyeur et les caillebotis pour faire le sol de la salle de traite, alors facile à nettoyer.
Père et fils ont fait le travail de terrassement, la charpente, une partie de la maçonnerie, la couverture, le bardage, les équipements intérieurs excepté la salle de traite, posé les installations pour l’eau et l’électricité. Pour réduire le coût, ils ont choisi du matériel d’occasion pour la salle de traite (trois fois moins chère que neuve) et les logettes.
Tout compris, la rénovation du bâtiment est revenue à environ 4 300 € la place de vache contre 8 000 € selon les devis. Le bâtiment permet aujourd’hui d’accueillir le cheptel pour 325 000 litres de lait, sur la ferme de 105 ha.
Des logettes creuses pour le bien-être animal
Philippe et Florian ont choisi de faire des logettes creuses, sans béton. Bordées d’une murette en bois, elles sont recouvertes d’un mélange de paille et de sciure de bois. Plusieurs avantages à ce système : l’économie de 1 500 € de béton et surtout, plus de confort pour les vaches qui se couchent sur un tapis moelleux et sont beaucoup plus propres. En contrepartie, remettre de la sciure et nettoyer les logettes prend 20 à 30 minutes, matin et soir.
Un pâturage tournant au printemps
Les pâtures sont partagées au printemps, en 11 parcelles de 2 ha de façon à ce que les vaches aient de l’herbe fraîche tous les 3 jours. Ce système demande du temps pour installer les fils de clôtures mais limite les refus, augmente la quantité d’herbe et améliore la gestion des engrais.
Repérage des chaleurs
« Pendant que je soigne les animaux, je lâche les vaches à inséminer matin et soir ce qui me permet de mieux détecter les chaleurs », explique Philippe. La première semaine, c’est difficile de les rattacher mais après elles s’habituent.
Un partage du travail de fenaison entre fermes voisines
En 2003, Philippe s’était arrangé avec 3 de ses voisins pour que chacun mette en commun son matériel, de fenaison notamment, ce qui a donné naissance à une CUMA en 2004. Au-delà d’un intérêt économique, c’est surtout l’organisation du travail des foins qui était facilitée. Les 4 fermes avaient chacune leur spécialité : un des paysans ne faisait que faucher dans les 4 exploitations, l’autre bottelait… « Si du foin venait à mouiller à cause de cette organisation, nous nous étions mis d’accord pour le partager entre nous ». Un système qui a bien fonctionné pendant quelques années malgré des divergences de façon de travailler mais qui est devenu de plus en plus compliqué : « nous voulions faire les foins à 4 personnes sur 4 fermes mais c’est compliqué car il faut plus de monde ou du matériel vraiment performant. Et ce qui était possible il ya quelques années ne l’est plus maintenant que chaque ferme s’est agrandie ».
Si la répartition des tâches ne se fait plus entre 4 fermes aujourd’hui, Philippe et Florian continuent quand même à partager le travail de fenaison avec un voisin. Ils ont gardé tout le matériel en CUMA, excepté deux tracteurs en propriété.
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