« Apprendre d’abord à cultiver le blé avant de le moudre »

Une carrière de paysan et meunier

André a repris la ferme familiale de polyculture-élevage en 1974. Cette ferme avait été créée par son grand-père, meunier, sur quelques hectares qu’il avait acheté. A son installation, André s’occupait du troupeau : il était éleveur. En 1980, il reprend aussi le moulin et devient double-actif : « j’ai mené de front les deux affaires. » Durant toute sa carrière, il a fait l’effort de maintenir ces deux activités dans l’éventualité de leur transmission à ses deux fils.

Penser l'association et transmettre les savoirs

« Dès qu’il y a un jeune qui s’intéresse à quelque-chose ; il faut le laisser faire. Il faut lâcher du lest. » Pour André, la transmission « ça démarre à 45 ans ». Son fils à repris l’exploitation en 2001. Après la construction d’un nouveau bâtiment en 2011, André a définitivement quitté l’exploitation au profit de son fils pour ne se consacrer qu’au moulin. Mais au delà de cette posture, c’est la complémentarité dans le travail du moulin et de l’exploitation agricole qui est cultivée depuis le début. Les exigences de l’élevage et de la meunerie se complètent pour permettre le maintien et le développement des deux activités.

La meunerie de la fourche à la fourchette

a meunerie d’aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a 30 ans quand André a repris le moulin. La clientèle s’est professionnalisée (boulangers…) et les moyens de panification sont devenus plus techniques. Pour André, c’est important d’apprendre à cultiver le blé avant d’apprendre à le moudre. L’exploitation et le moulin travaillent ensemble. Les rotations et l’assolement sont pensées en fonction des besoins des deux. Il n’y a pas de modèle type. Elles s’adaptent aux besoins en fonction de ce qu’il est possible de faire sur les sols.

Pratiquer vente-directe de farine

La vente-directe est traditionnelle au moulin. Elle s’est formalisée et renforcée au fil du temps. Aux clients habituels de passage s’est ajoutée une politique commerciale pour augmenter la vente au détail de farine et de céréales. Cette tendance suit l’évolution de la clientèle avec le développement de la gamme des farines pour les particuliers (fabrication domestique du pain) et les professionnels. Enfin, suite aux scandales sanitaires à répétition se développe un « tourisme d’entreprise ».