« Au début on se sent dépassé, on apprend à être vigilant »
S’organiser entre paysans pour échanger du matériel et du savoir-faire
Benoît s’est installé en maraîchage biologique sur 2 hectares après avoir travaillé plusieurs années dans l’informatique. Il est seul sur son exploitation qu’il a du rechercher hors de la ferme laitière de ses parents, sa femme travaillant dans une ville éloignée. Mais Benoît ne travaille pas de manière isolée : il préfère échanger du matériel ou s’en faire prêter plutôt que d’acheter certains outils dont il se sert peu. Il est donc adhérent d’une association qui permet ces échanges et travaille également avec un paysan laitier voisin, notamment pour certains gros travaux. Il échange également beaucoup par période avec un maraîcher distant d’une dizaine de kilomètres, que ce soit pour des achats groupés ou pour des échanges de semis ou de plants que l’un réussit mieux que l’autre.
Réfléchir sur le travail du sol et l’arrosage pour améliorer sa production
Quand il s’est lancé dans le maraîchage, Benoît a rencontré différents problèmes, des problèmes techniques de production notamment. « Au début on se sent un peu dépassé, donc le travail est d’apprendre à être plus vigilant, d’intervenir plus rapidement. » En échangeant et en louant de nouveaux outils, Benoît s’est amélioré dans son travail du sol. Il utilise également une houe maraîchère pour mieux désherber. Néanmoins le gros travail qu’a du effectuer Benoît est l’amélioration de son système d’arrosage et de drainage. Il a du d’abord devenir plus autonome en eau et également apprendre à mieux cibler son arrosage : privilégier certains légumes et certains moments. Tout cela lui permet de renforcer la plante et de mieux tirer partie du sol.
Cibler ses débouchés et calculer ses prix pour mieux vivre de son activité
Installé il y a 6 ans, Benoît a connu à la fois les bonnes et les mauvaises années liées au climat. Ce fut des moments difficiles pour lui, faits de remise en question de son projet d’installation et d’une baisse de moral. Faisant sa comptabilité à l’AFOCG (Association pour la Formation à la Comptabilité et à la Gestion), il a pu participer à un groupe d’échanges et à des formations où il a pu « poser ses chiffres sur la table. Je me suis rendu compte de certaines réalités, j’ai aussi réinterrogé mes prix, car je voulais d’abord que tout parte avant de voir si ça me rapportait. J’ai enfin questionné mon réseau de vente, j’étais très éparpillé dans mes débouchés ; l’augmentation de mon volume et le renforcement de mon lien avec la Biocoop m’ont permis de gagner en sécurité et de pouvoir vendre des légumes moins bien calibrés », la Biocoop recherchant d’abord du volume avant des qualités esthétiques. Ce travail en collectif lui a permis de reprendre confiance en lui et de cibler ses propres points forts pour pérenniser son projet.
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