Construire un projet d’élevage en cohérence avec son environnement
Eric s’installe en 2016 sur la ferme de son père et choisit de réorienter l’activité de production vers l’élevage. Il met tout en œuvre pour rendre son projet cohérent avec le territoire tout en visant l’indépendance financière et l’autonomie alimentaire.
S’installer en réorientant le modèle de production de la ferme
Quand Eric s’installe sur la ferme de son père Alain, qui produisait du bœuf, du pain et du sirop de gentiane, il choisit de reprendre seulement la partie élevage. « Ce que j’ai envie de faire, c’est de l’élevage. J’aime tout faire dans le métier d’éleveur ». Il choisit donc d’élever une quinzaine de vaches vosgiennes allaitantes pour produire des bœufs de 3 ans, et décide de créer un atelier d’élevage de porcs.
Eric a la chance d’avoir un abattoir à 20 km de la ferme. Une fois les bêtes abattues, un boucher récupère les carcasses puis les transforme. Eric est associé d’un magasin d’une quinzaine de producteurs où il vend 95 % des porcs et 50 % des bœufs. Il livre le reste en caissette. « Je ne suis pas du tout vendeur » affirme Eric. Alors qu’Alain avait « la fibre commerciale », et livrait tout en caissette, Eric a réorienté ses débouchés en diminuant la part vendue en caissettes, et en augmentant la part pour le magasin de producteurs.
Une gestion du temps de travail adaptée aux besoins
Même si Eric a réorienté les productions selon ses goûts et ses aspirations et gère son activité de façon indépendante, Alain et Eric travaillent souvent ensemble sur la ferme. Alain fait encore un peu de pain et du sirop de gentiane, ainsi que la comptabilité et les permanences au magasin de producteurs.
Eric est papa et ne voit pas son travail comme un obstacle à la vie familiale. Il ne ressent pas le besoin de se dégager plus de temps libre. D’ailleurs, d’autres engagements l’occupent : il est président de l’Amicale des Pompiers du village.
S’installer et construire en restant indépendant
Avant de s’installer, Eric avait suivi une formation de bucheron et forestier et était salarié à temps complet à l’ONF. Quand il reprend la ferme de son père en 2016, il choisit de rester à mi-temps salarié de l’ONF. Il s’est installé sans les aides car sans formation agricole, il ne pouvait pas y être éligible. « C’est aussi un choix pour ne pas être dépendant d’une institution, ne pas avoir de compte à rendre ».
Dès qu’il le peut, il arrêtera son travail à l’ONF. En attendant, grâce à ce revenu complémentaire, il peut se permettre d’investir dans des équipements, bâtiments… Il est d’ailleurs en train de construire un bâtiment en auto-construction pour ses vaches et ses porcs, ce qui lui permet de réduire l’investissement et de faire un bâtiment sur-mesure.
Un objectif en tête : tendre vers un système cohérent dans le territoire
Le rêve d’Eric est d’avoir un système en accord avec son environnement et ses aspirations. « Je vois ça comme un cycle : les vaches donnent le lait aux veaux, le petit lait va aux cochons… Je cherche à construire un projet qui s’ancre dans le territoire. Pour l’instant mon projet n’est pas abouti, mais je ferai tout pour tendre vers une cohérence ».
Sur les 46 ha exploités, Eric fauche 10 ha en pente forte, mais il doit également acheter du foin car la ferme a perdu l’autonomie fourragère en 2016 avec la sécheresse. Dans l’optique d’être autonome en aliments et en fourrage, Eric a candidaté pour du terrain proposé par une institution voisine. S’il est retenu, il pourrait avoir 20 hectares de terres céréalières en location, et cela lui éviterait ainsi l’achat d’aliments et de 20 à 30 tonnes de foin par an. Pour l’instant, Eric n’a pas de matériel pour les céréales, et il réfléchit à la possibilité de faire des échanges avec d’autres producteurs. Il pense aussi à construire un projet d’agroforesterie avec un arboriculteur et ses céréales.
Eric aimerait se tourner à terme vers la production de veau de lait, plus adapté aux superficies. Cela lui permettrait aussi de se lancer dans la transformation du surplus de lait. En tout cas, Eric est persuadé que « quand on a un système cohérent par rapport à son terrain et son territoire, on peut alors être économiquement viable ».
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