Cultiver l’autonomie en polyculture-élevage
Penser l'autonomie fourragère
Sylvain cherche à « vivre sereinement d’un système simple », qui lui garantisse un revenu et du temps libre, des vacances. Il recherche donc à développer l’autonomie de son exploitation et « une cohérence entre les surfaces en herbe, en cultures et les besoins du troupeau ». Plus de la moitié de ses terres sont destinées aux fourrages, et l’autre aux céréales et aux protéagineux majoritairement destinées au troupeau. Pas d’achat de complément alimentaire. Les cultures de vente ne sont pas pour autant négligées, les céréales sont aussi vendues à la coopérative ProBioLor. Sylvain cherche plutôt à organiser un léger surplus de fourrage plutôt que de faire un « coup » sur une bonne récolte. Cette philosophie lui permet de travailler de manière plus tranquille (pas de stress sur l’alimentation du troupeau) et de faire face aux aléas climatiques. Agronomiquement, la valorisation de la matière-organique (compostage du fumier), la prise en compte des petits détails sont des clefs de réussite de son système.
Pratiquer les TCS en agriculture biologique.
Sylvain pratique les TCS (Techniques Culturales Simplifiées) et le non-labour depuis de nombreuses années. L’objectif est retrouver de la matière-organique et une vie plus développée dans un sol restructuré. Mais les années se suivent et ne se ressemblent pas, il est donc quelque-fois nécessaire d’intervenir par un labour léger. « Le non-labour ne peut pas devenir une religion » précise-t-il, car il n’est pas question d’épandre du désherbant ! Rotations, pâturage, itinéraires techniques, amendement de compost et outils performants sont les principaux tableaux sur lesquels joue Sylvain. Sa pratique et sa réflexion l’amène actuellement à penser que la maîtrise du non-labour passe par la maîtrise de couverts adaptés. Le non labour en agriculture biologique est un défi passionnant qui nécessite beaucoup d’échanges pour avancer. A ce propos, il participe à la mise en place d’un groupe régional pour avancer sur cette thématique.
Reconvertir le troupeau laitier
Sylvain et son épouse Marie-Odile ont longtemps produit du lait avec un troupeau de vaches simmental. En 2010, ils ont arrêté la production du lait et ont converti leur ferme à l’agriculture biologique. Le troupeau a été ré-orienté vers une production de viande en inséminant les vaches avec du charolais. Eviter l’achat d’un nouveau troupeau a facilité le travail de transition et minimise les risques financiers et les incertitudes qui sont liés à tout changement de pratique. Aujourd’hui, les inséminations sont faites par les deux taureaux présents sur l’exploitation. Ils envisagent la vente d’une part de la production de viande de broutard en caissette pour récupérer un peu de valeur ajoutée alors que la production passe actuellement par le circuit conventionnel.
Limiter ses charges via le collectif
La démarche d’autonomie est aussi économique et énergétique. Pour baisser ses charges dûes au matériel, Sylvain a choisi de passer par des groupes en CUMA. La conduite des cultures en non-labour et en agriculture biologique nécessite des interventions précises, mais cela ne doit pas être un pretexte au sur-équipement. La question revient souvent :« comment s’équiper sur une petite/moyenne structure en matériel pour le non-labour ? » alors que ‘éclatement géographique des fermes bio est un frein à leur développement. Mais pour lui, « pas question de se ré-équiper tout seul dans son coin », il existe des solutions mécaniques et collectives qui doivent satisfaire ses objectifs.
Sylvain et son épouse réfléchissent à l’évolution de leur structure dont ils pensent qu’elle pourrait générer de l’emploi (transformation, accueil…).
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