Dans un élevage, tout passe par l’alimentation
Pour ses vaches à lait, Paul Henry est passé d'une production intensive à une production extensive et biologique. Dans le même esprit, il essaie d'être autonome en alimentation, il utilise des soins alternatifs et il valorise son fumier.
Un cheminement d’une production intensive à l’agriculture biologique
D’abord installé en 1973 en GAEC avec son père sur la ferme laitière familiale, le parcours de Paul Henry a connu plusieurs rebondissements. Notamment, en 1981, il s’est installé seul sur 25 ha et produisait 140 000 litres de lait, soit 5 600 litres de lait à l’hectare ce qui est bien supérieur à ce qu’autorise aujourd’hui le cahier des charges du Comté. Puis il s’est associé avec un voisin en 1985 et continuait à travailler de façon peu modernisée (physiquement éprouvante) mais intensive. Une année, sa ferme a été totalement dévastée par les campagnols. « C’était une des fermes les plus intensives du secteur et la plus atteinte ». Petit à petit, il a acquis la certitude qu’il fallait changer de modèle agricole et de façon de travailler. En 1990, il s’est séparé de son associé et a fait le choix de passer en agriculture biologique, sur 29 ha avec 98 000 litres de quota. Depuis, de nombreux paysans voisins ont arrêté, il a repris des terres et embauché son frère à 90% sur la ferme. Il trait aujourd’hui 189 000 litres de lait en AOP Comté sur 62 hectares et élève 45 montbéliardes et une trentaine de génisses. Il pourra vous expliquer ce cheminement d’une agriculture intensive à l’agriculture biologique et la satisfaction qu’il a, aujourd’hui, à travailler avec la nature en étant le plus autonome possible. Ancien adhérent du mouvement des paysans travailleurs, devenu en 1987 la Confédération paysanne, Paul-Henry a été dès ses débuts un pilier de ce syndicat agricole, ce qui l’a beaucoup aidé dans sa remise en cause du productivisme. Il est intarissable lorsqu’il se lance dans des rappels historiques sur le syndicalisme agricole ou sur l’histoire de l’agriculture en général.
De nombreuses années d’utilisation de l’homéopathie
Paul-Henry a suivi de nombreuses formations sur l’homéopathie, la phytothérapie et l’aromathérapie et continue à en suivre tous les ans avec le GIE zone verte. Il utilise ces méthodes de soin lorsque des vaches n’arrivent pas à vêler, lorsqu’un veau qui vient de naitre ne veut pas boire ou encore pour régler des problèmes de délivrance.
Mais pour lui, « 95% des pathologies sont évitées si l’alimentation du troupeau est bien calée ». Plus encore que l’utilisation de l’homéopathie, les formations qu’il a suivies lui ont appris à retravailler l’alimentation des animaux à partir de l’observation du troupeau avec la méthode Obsalim. Paul-Henry a aussi des connaissances en ostéopathie et en géobiologie.
Une recherche poussée de l’autonomie et d’une valorisation optimale de l’alimentation
Paul-Henry ne fait rien au hasard. Toutes ses pratiques témoignent de sa volonté d’être au maximum autonome pour l’alimentation de ses vaches.
Pour tendre vers l’autonomie en céréales, Paul-Henry en cultive chaque année 4 ha alors que peu de paysans le font sur le plateau, à 900 m d’altitude (2 ha d’avoine/orge/lupin suivis dans la rotation de 2 ha d’un mélange de céréales d’automne épeautre/seigle/triticale/blé/pois). Il est équipé d’un système de séchage des céréales avec des ventilateurs. Pour avoir du foin riche en protéines, il ensemence ses prairies avec un mélange multi-espèces et 20 à 30 % de luzerne. Il projette d’installer un système de séchage en grange.
Lors de précédentes formations, Paul-Henry avait constaté que son foin était riche en feuilles mais pas assez riche en fibres. Pour stimuler au maximum la rumination et donc améliorer la valorisation du fourrage par les vaches il fallait augmenter la proportion de fibres et ralentir la vitesse d’ingestion. L’agriculteur s’est donc équipé d’une machine Suisse appelée Portana qui permet de mélanger de façon homogène la paille auto-produite et du fourrage grossier au foin.
La recherche de l’autonomie maximale passe aussi par la saillie naturelle du troupeau, de façon à avoir des montbéliardes rustiques, solides, avec une bonne longévité et une bonne rumination.
Une bonne valorisation du fumier
Paul-Henry est équipé d’une fumière couverte, qui abrite à la fois le fumier frais et le fumier composté (c’est un compostage lent par déplacement), afin de ne pas perdre d’éléments fertilisants par lessivage. Il épand le fumier composté (qui a entre 5 et 17 mois d’âge) très tôt à l’automne.
De nombreuses auto-constructions :
Paul-Henry est bricoleur et n’hésite pas à se lancer dans des chantiers d’auto-construction. Il a fait lui-même tous les sols béton, les stalles et rigoles de nettoyeur d’étable, les poutraisons, planchers, portes, fenêtres, bardages couverture et s’y connait aussi en plomberie et électricité.
Des panneaux photovoltaïques
Les pans sud de la ferme sont équipés de panneaux photovoltaïques depuis 2010 (sur 260 m2), d’une puissance de 33 kwatts, qui produisent entre 37 et 42 megawatts/heure par an. Malgré les 200 000 € investis, c’est rentable. Paul-Henry a eu la chance d’avoir un bon installateur et pense que c’est essentiel : « il faut vraiment avoir un installateur électricien qui maitrise parfaitement l’effet Joules ».
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