Des bisons dans les Vosges

Création d’un élevage de bisons

Thierry a créé avec sa femme Nadia son élevage de bisons en 2003. Après avoir travaillé dans le milieu agricole puis comme fonctionnaire, il avait la volonté de s’installer mais ne trouvait pas de production qui l’intéressait vraiment. C’est lors de vacances dans le Jura qu’il a découvert l’élevage du bison américain des plaines et qu’il a décidé avec sa femme d’en crée un. Ils se sont donc lancés dans un parcours à l’installation qui a duré 3 ans. Ils ont trouvé des terres communales en fermage, libérées suite à l’abandon d’un projet de base nautique. Un parcellaire regroupé était nécessaire pour l’élevage du bison. Thierry et Nadia vendent en direct, à des particuliers, l’intégralité de leur production grâce à la proximité d’un abattoir et d’un boucher qui ont accepté de travailler avec ces animaux hors-normes.

Partager une philosophie du travail au naturel

Thierry et Nadia élèvent en plein air intégral une vingtaine de bisons ainsi qu’une dizaine de vaches de race rustique Hereford. Les animaux sont élevés uniquement à l’herbe et au foin bio et sans antibiotiques ni vaccins. Ce choix est en accord avec la philosophie de Thierry et Nadia qui souhaitent que leur élevage ait un impact minimal sur l’environnement. Ils aiment partager leur vision de la vie avec le plus grand nombre, c’est dans ce but que leur projet initial comprenait de l’accueil à la ferme mais qui ne s’est pas réalisé pour un problème de foncier pour les bâtiments. En attendant ils accueillent quelques woofeurs chez eux.

Élever des animaux sauvages

Ils pratiquent l’élevage extensif nécessaire au bien-être du bison étant donné son caractère grégaire de plus le bison est un animal qui est resté sauvage et très sensible au stress. Les bisons sont élevés en plein air intégral et ne sont manipulés qu’une seule fois par an au moyen d’un parc et d’une cage de contention pour la prophylaxie annuelle obligatoire, le bouclage des bisonneaux et le tri. Thierry passe beaucoup de temps à observer ses animaux pour évaluer l’état de santé sanitaire ou psychologique du troupeau. D’un point de vue législatif, le bison est considéré comme un animal non domestique, Thierry a donc dû obtenir un certificat de capacité et une autorisation d’ouverture d’élevage. Il a également été obligé d’entourer la parcelle où pâturent les bisons d’une clôture de 2 mètres de haut.

Nourrir son discours de son expérience

Pour Thierry se lancer dans l’agriculture était aussi un moyen de défendre ses convictions. « Je voulais montrer que l’on peut produire de la viande de qualité, sans produits chimiques, en respectant la nature et en gagnant sa vie. » Thierry était déjà militant avant de se lancer dans l’agriculture, mais aujourd’hui son expérience lui permet d’illustrer son discours. Il défend ainsi l’idée d’une vie et d’une agriculture « naturelles » au sein de la Confédération Paysanne et du conseil municipal de son village.