Essayer de maîtriser de A à Z et installer un deuxième paysan, c’est possible
Sébastien est éleveur de brebis et de volailles. Il essaye d'être le plus autonome possible dans ses choix économiques. Bientôt ils travailleront à deux sur la ferme en la rendant "ferme pédagogique".
Maintenir une taille raisonnable du troupeau de brebis pour mieux le suivre
Sébastien s’est installé avec les aides en 2008 pour élever des brebis pour la viande et des volailles de chair. Il a récupéré une exploitation de 48 ha tenue par un double-actif grâce à la SAFER et l’aide financière de ses parents. Installé en agriculture biologique pour les moutons, ses 360 poules sont élevées aussi en bio depuis 2013. Les brebis sont de race Bizet, originaire du Massif Central : « Elles sont rustiques, calmes, facilement approchables, plutôt jolies et produisent des agneaux dont la viande est moins forte au goût, surtout quand ils sont élevés à l’herbe et au foin. J’ai appris la conduite du troupeau sur le tas, mais j’ai appris à réagir face aux coups durs. D’abord, je crois que dès qu’on dépasse 60 têtes, un troupeau est difficile à suivre, notamment au niveau des parasites. Car pour diagnostiquer des myases ou d’autres syndromes, il faut être au plus près du troupeau. Il faut surveiller les signes de frottement qui révèlent la ponte d’œufs d’insectes ; je soigne grâce à l’homéopathie, avec des cataplasmes d’argile ou de l’huile de lavande. Et puis je mets un âne au milieu du troupeau, il éloigne les chiens errants, c’est très efficace. »
Aller vers toujours plus d’autonomie, pour ne pas avoir à payer sans arrêt
Installé tout seul, Sébastien travaille depuis quelques temps avec un collègue qui s’installera bientôt avec lui. Soucieux d’être toujours innovants tout en étant débrouillards, ils ont réadapté un petit logiciel informatique pour l’intégrer à leur téléphone portable. Dès que l’un fait une intervention sur le troupeau de moutons, il actualise le suivi du troupeau sur le logiciel. La mise en réseau des deux téléphones permet la synchronisation du logiciel et un meilleur suivi. « C’est un peu le système D mais c’est drôlement pratique et ça ne coûte rien. Pareil pour nos abreuvoirs et mangeoires, on a récupéré des moules chez un paysan, on a coulé notre béton et c’était fait. Et puis avec mon bac pro mécanique je sais souder, j’aime bien bricoler, tout ça renforce notre autonomie. C’est aussi pour ça que je fais moi-même ma comptabilité, grâce à l’AFOCG (Association pour la FOrmation à la Comptabilité et la Gestion), qui me permet de mieux maîtriser mes choix économiques. »
Maîtriser la vente directe grâce à une bonne découpe
Sébastien valorise sa viande grâce à la vente directe : il fait juste tuer ses bêtes en abattoirs mais la découpe se fait à l’atelier de la ferme. « La découpe est facile à apprendre, il faut juste avoir le temps de s’entraîner et se faire la main. Par contre je vends tout sous vide : ça permet de repousser la date limite de consommation à 18 jours, de congeler facilement et de ne pas gâcher. Car en viande fraîche il y aurait trop d’invendus et de gaspillage, ce que moralement et économiquement je ne veux pas me permettre. Et puis c’est plus pratique en point de vente collectif, car comme la vente au magasin est tournante, tous les paysans ne maîtrisent pas l’activité de découpe. Cela simplifie la tâche tout en permettant au client un service de qualité. » Via la vente directe, Sébastien a également adhéré à un GVA (Groupe de Vulgarisation Agricole) où une vingtaine de paysans se retrouvent pour échanger sur leurs pratiques, se former, alors qu’au début ce n’était qu’un outil pour développer la vente directe.
Une ferme pédagogique pour asseoir une deuxième installation
Sébastien va donc bientôt s’associer avec Anthony, ancien animateur et directeur en centre de loisirs. Anthony prévoit de créer un atelier porcs cul-noirs limousins, pour valoriser la viande en direct. Il prévoit aussi de lancer l’activité « ferme pédagogique » à travers l’accueil de groupes scolaires et de centres de loisirs l’été sur un pré aménagé pour le camping. Cette installation va permettre de mieux répartir le temps de travail, notamment pour dégager des week-ends de repos. Cette activité d’accueil vise à répondre à une vraie demande et permet aussi aux paysans de bénéficier « d’un regard positif sur notre activité. L’installation était mal perçue dans le hameau, du coup s’ouvrir au public extérieur permet aussi de tenir le coup, de rester fidèle à ses objectifs. Les choix de s’installer en agriculture, c’est aussi un choix pour mes enfants, autant en faire profiter d’autres en même temps. »
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