Faire évoluer un héritage familial vers la diversification

Un héritage familial qui a connu de nombreuses évolutions

A l’époque des parents de Gérard, le lait était descendu tous les matins au village de Breitenbach. Toute leur production était écoulée comme cela.

Après des études agricoles, Gérard a d’abord fait 6 ans de salariat en tant que contrôleur laitier avant de reprendre la ferme. Avec 12 laitières vosgiennes, la ferme était devenue trop petite, dans un contexte agricole d’agrandissement et d’intensification des systèmes d’exploitation. Cette ferme, telle qu’elle l’était ne pouvait plus lui permettre de vivre. Gérard a donc investi dans du nouveau bâti et dans des terres. Il s’est d’abord installé seul car il y avait une Surface Minimale d’Installation de 25 ha. Après s’être agrandi, il s’est associé en GAEC avec sa femme. Aujourd’hui il arrive à un cheptel de 40 vaches laitières vosgiennes avec 80 ha de surfaces (forêt, pâtures et prairies de fauche confondues).

Avec l’aide de son fils titulaire d’un BTS en fromagerie, il a aménagé une laiterie dans l’ancienne étable. On trouve aujourd’hui de quoi fabriquer de délicieux yaourts aux fruits (cerise, fraise, framboise, myrtille, mirabelle etc),aromatisés (fleur d’oranger, bergamote…) et des fromages (le Munster, la tomme Bargkass ou le Coeur de massif). La fromagerie est équipée de deux caves d’affinage, des chambres froides, d’une presse hydraulique, des étuves, le tout relié au magasin de la ferme. Ce sont 600L de lait qui arrivent à la laiterie avec deux traites par jour. Retrouvez toute la gamme de produits de la ferme de Lindgrube en suivant ce lien : https://lindgrube.fr/produits-fermiers/

Une belle renommée et une image de marque construite au fil des années

Même si au cours de ses études, il a surtout entendu parler d’agriculture industrielle, ce qui faisait sens pour Gérard c’était de produire en agriculture biologique et d’être autonome.
« Avec notre système familial à taille humaine, pour passer en bio à l’époque j’ai juste eu à arrêter les concentrés conventionnels et à revoir l’alimentation de mes animaux. » nous explique Gérard.
Il a choisi d’obtenir le label Bio pour étendre sa demande et pouvoir vendre dans des magasins de producteurs à Strasbourg. En effet, cela lui a permis de gagner la confiance d’une nouvelle clientèle moins ancrée localement.

Il fait aussi partie d’une AMAP, d’un marché à Sélestat et continue de faire des tournées de distribution auprès de la clientèle fidélisée des villages voisins. Pour lui, il faut adapter sa gamme de produits à la demande des clients. C’est pourquoi, il choisit de proposer une large gamme de yaourts aux fruits. Il propose aussi des yaourts dans des pots en verre. Même si cela lui demande davantage de travail d’emballage et de nettoyage, il reste à l’écoute de la démarche de réduction des déchets de sa clientèle.

Ainsi, la ferme s’est construit une demande diversifiée et fidélisée au fil des années.

La diversité des activités comme goût du travail

« Ce que j’aime le plus dans mon métier, c’est que c’est très varié. » nous dit Gérard. En effet, avec l’élevage, la transformation, la livraison, la vente directe, l’accueil à la ferme avec les gites ou encore la sylviculture, il n’y a pas de place pour la routine !

Gérard valorise le bois de ses forêts pour produire du bois de chauffage en autoconsommation. Avec la chaufferie qu’il a construite, la ferme est totalement autonome en chauffage. Il achète aussi du bois scolyté à la commune pour 1€ le m3 sur pied.

Aujourd’hui, il aimerait développer l’agroforesterie sur ses pâtures, dont une partie est déjà mélangée à des fruitiers comme les pommiers, cerisiers, quetschers ou mirabelliers avec lesquelles il produit du schnaps (l’eau de vie alsacienne). L’objectif est d’améliorer le bien-être de son troupeau et pouvoir offrir de l’ombre, si précieuse l’été, pour les vosgiennes.