Favoriser la biodiversité sur sa ferme et partager ses connaissances

Contexte agricole

La ferme de Dany est entourée de zones Natura 2000 de type Zone de Protection Spéciale (ZSP) ou Site d’intérêt Communautaires (SIC). Le Rhin, qui coule à proximité de la ferme, est considéré comme un corridor écologique national. D’autres corridors écologiques régionaux passent à côté.

La ferme familiale de Dany compte aujourd’hui 15 salariés, plus des saisonniers. Ils produisent des légumes en maraîchage et en culture de plein champs, des fruits, des céréales et de la luzerne. La prise en compte de la biodiversité est présente depuis plusieurs générations. Pour exemple, des haies sont plantées sur la ferme depuis 1975. Dany a à cœur de poursuivre cette intégration.

« Je voudrais favoriser la biodiversité sur la ferme et partager les connaissances. La sensibilisation voire la formation des gens est une thématique importante à laquelle nous souhaiterions participer. Je souhaiterais également montrer qu’écologie et économie peuvent être conciliées de manière efficace »

Résultat

D’après le diagnostic réalisé, « 89 espèces animales ont été recensées sur ou à proximité immédiate des parcelles »

Ce sont surtout des oiseaux qui ont été recensés. 52 espèces ont été observées dont 11 sont classées de quasi-menacé à en danger critique. « La diversité des espèces et de l’âge des haies ainsi que l’absence de pesticides offrent des conditions favorables à de nombreuses espèces ».

Les haies d’âges variés sont un atout à la diversité. Elles peuvent accueillir différentes espèces selon leur ancienneté. Ces haies permettent la présence d’espèces de papillons à tendance forestière et de libellules qui profitent des microclimats. La ferme contient également des ripisylves – des haies en bord de rivières – qui accueillent les animaux qui aiment l’eau. Enfin les arbres dans les parcelles permettent des points relais pour la faune.

Une attention est portée au maintien des zones humides, notamment une roselière qui accueille des espèces typiques.

Quelques éléments viennent s’ajouter à la diversité des habitats déjà présents. Des ronciers, des tas de bois et des tas de pierres avec chacun leur faune associée.

Préconisations

Parmi les actions possibles pour favoriser la capacité d’accueil de la biodiversité au sein de la ferme, on peut citer :

• La mise en place de recépage sélectif alternant. Cela consiste en un entretien de la haie par portions, différentes chaque année. Il s’agit de couper la haie en laissant les éléments les plus intéressants.
• Le passage en fauche tardive exportatrice. Cela laisserait le temps aux animaux de se reproduire dans les zones enherbées.
• La création de nichoirs et d’abris pour la petite faune.
• La création de mares qui feraient le lien entre les différents corridors écologiques aquatiques.

Zoom sur l’Œdicnème criard

Classé espèce « vulnérable » en d’Alsace, cet oiseau nicheur est dépendant du milieu agricole.  Il niche directement dans les cultures.

L’Œdicnème est une espèce parapluie : « la conservation de l’habitat de cet oiseau bénéficiera à de nombreux autres. ».

L’oiseau possède « un plumage clair strié de noir sur le dos, crème sur le ventre, avec de longues pattes, de grand yeux et un bec robuste jaune »

Sur la ferme, deux parcelles hébergent potentiellement des Œdicnème. D’autres peuvent être des zones pour son alimentation. Une préconisation délivrée par Bio en Grand Est est de créer des zones à Œdicnème. Il s’agit de laisser des zone enherbées, avec une végétation rase, sans entretien pendant la période printemps – été.