La ferme sur le mont : entre autonomie et viabilité de l’élevage laitier
Jean-Bernard s'est d'abord installé seul puis a créé son EARL en 2017 pour accueillir deux associés. Aujourd'hui à quelques années de la retraite, il réfléchit à la transmission et nous fait part des possibilités d'évolutions et de diversification des ateliers de production.
Faire évoluer son système vers plus de durabilité
Après un BEP agricole et quelques années de salariat en tant que porcher et vacher en Meurthe et Moselle, Jean-Bernard rêvait de s’installer depuis tout petit. Mais ce n’est pas avec ce qu’on lui avait enseigné qu’il allait se diriger vers l’agriculture biologique.
Il s’est d’abord installé seul en élevage laitier conventionnel de Prim’Holstein, puis il a décidé de faire sa conversion en agriculture biologique en 1999 pour aller de l’avant. Il décide de se passer d’engrais et de revoir l’alimentation de son troupeau. Aujourd’hui, l’élevage est exclusivement à l’herbe. Le troupeau des 21 vaches pâture durant 3 mois, d’avril à début novembre, les 65 ha de prairies des monts entourant la ville de Lapoutroie. Il produit aussi du foin, du regain sur 35 ha et des betteraves pour alimenter son troupeau.
Il tarit ses vaches mi-juin pour qu’elles puissent se refaire une santé et prendre de la masse pendant l’été et fait des vêlages d’automne.
Il garde une parcelle en production de patates, une production typique du territoire avec un sol qui est très favorable. Il élève des porcs pour de l’auto-consommation et de la vente directe afin de valoriser le petit-lait, résidus de la fabrication des fromages.
Ce qui a notamment aidé Jean-Bernard à faire le pas de la conversion biologique c’est le fait d’être en lien avec des réseaux d’agriculteurs en conservation des sols et élevage à l’herbe et le partage d’expériences. Il a rejoint l’association Pas à Pas qui travaille sur la résilience alimentaire de la vallée de la Weiss, dans le Haut-Rhin. Il a à cœur de soutenir et d’accompagner ses confrères sur le territoire vers l’agroécologie et le bien-être au travail et fait partie de l’association Solidarité Paysans.
Gagner en autonomie pour se dégager du temps libre
« Faire de l’élevage tout seul, c’est de l’esclavage. » Jean-Bernard.
Jean-Bernard a décidé de monter une fromagerie pour valoriser son lait et vendre en direct. Pour améliorer la qualité de son lait et la rusticité du troupeau, il a choisi d’absorber la race Prim’Holstein par la Montbéliarde. Ce changement lui a permis de gagner en revenu et de s’associer en EARL de 3 associés parmi lesquels, son neveu Antoine. Antoine était paysagiste et salarié à temps partiel depuis plusieurs années sur la ferme, ce qui lui a permis de bien connaitre le système de Jean-Bernard et d’acquérir des compétences avant de rejoindre la ferme.
Aujourd’hui, ils proposent du fromage (Munster, Coeur de vallée, Bargkass), des yaourts ou du fromage blanc en vente directe.
Il aimerait pouvoir transformer la totalité de son lait de la même manière car il travaille toujours avec la coopérative Lactalis pour écouler 30% de sa production laitière. Il faudrait alors trouver un 4e associé.
Ce qui lui plait, c’est de pouvoir varier les activités c’est pourquoi il a à cœur que les associés soient polyvalents sur toute les tâches de la ferme. Cela lui permet de se dégager du temps libre et de pouvoir partir en vacances.
Aujourd’hui, Jean-Bernard nous dit avec fierté avoir réussi à construire un outils de production viable et transmissible qui a de beaux jours devant lui. Pour accueillir des porteurs de projet et ajouter de nouveaux ateliers de production comme le maraichage par exemple : le champ des possibles est ouvert.
Galerie photos
Veuillez vous connecter pour voir la galerie
Contactez votre structure d'accompagnement local
ARDEAR Grand Est
26, avenue du 109è RI
52000 Chaumont
09 62 38 73 62 06 46 53 79 02
Veuillez vous connecter pour voir les infos de contact
Télécharger la fiche
Veuillez vous connecter pour télécharger la fiche