Une installation facilitée par la reprise de l’activité familiale

« J’ai eu la chance de m’installer avec déjà tout et avec l’activité des céréales. »

Thomas s’est installé seul sur 114 Ha en 2007 suite au départ en retraite d’un agriculteur du village. En 2010, il a décidé de  convertir la ferme céréalière en bio puis en 2013, il choisi de développer sa propre activité à côté en PPAM (plantes à parfums, aromatiques et médicinales). Son frère et sa sœur eux, sont installés sur la ferme familiale et ont développé leur propre atelier.  Aujourd’hui, ils font partie de la même CUMA et ils font faire les céréales à un salarié.

Cet existant lui a permis de porter plusieurs investissements : notamment son ensacheuse. Il propose des tisanes en sachet pour se démarquer de la plupart des producteurs de magasins bio qui vendent en vrac. Il réfléchit toutefois à limiter les déchets avec des sachets compostables, en fécule de pomme de terre. Il livre aujourd’hui à une cinquantaine de magasins toutes les deux semaines. Il fait aussi vente à la ferme et commande par internet sur son site.

Aujourd’hui il peut employer deux salariés. Après avoir réussi à construire un système viable, il préfère arrêter d’augmenter sa production pour garder une production artisanale.

Une production qui fait rêver mais qui a ses contraintes

L’une des difficultés techniques pour lui est le broyage des plantes séchées, pour réussir à obtenir le diamètre adéquat et équilibré. L’emballage des plantes séchées, la récolte à la faucille… autant d’étapes de la production qui peuvent être physiques et qui lui demandent beaucoup de patience. C’est beaucoup de travail manuel. Le conditionnement et la mise en sachet sont des tâches qu’il trouve très répétitives. Il faut avoir plusieurs casquettes : être bon herbaliste, bon producteur, bon commerçant etc…

Pour Thomas, c’est important de bien réfléchir à son packaging pour qu’il donne envie d’acheter, il a donc fait appel à un graphiste pour certains de ses produits comme le « grimoire des p’tisanes ». Cependant, pour les noms des tisanes il existe une forte contrainte sur les termes médicaux. Il est obligé de ruser en utilisant des images ou des jeux de mots comme « circulation sans guide » pour parler du cassis qui favorise la circulation sanguine. Mais il a quand même dû reprendre une grande partie de ses noms qui ne passaient pas au contrôle. « C’est très frustrant. » nous dit-il.

Heureusement, il profite d’aspects plus positifs du métier : être maitre de son temps, partir faire de la cueillette sauvage, travailler au sein de la nature. Autant de petites choses qui le rendent heureux. Depuis qu’il a embauché deux salariées, il peut aussi plus aisément se dégager du temps libre et partir à la montagne avec sa famille pour des temps de détente.

Mettre l’accent sur la diversification pour augmenter le bien-être au travail

« Ce qui me plait c’est de créer. »

C’est pourquoi il développe l’activité de ferme pédagogique et les ateliers avec les enfants : des ateliers d’impression végétales, de balades botaniques, des créations de potions magiques… Il a aussi écrit un conte pour enfant sur les « pouvoirs magiques » des tisanes. C’est tout un univers imaginaire qu’il construit autour de sa production. Il aime faire appel à son côté créatif pour le packaging de ses produits.

Il a souhaité élargir sa gamme de tisanes en y ajoutant des plantes sauvages : on pourra notamment retrouver de l’ortie, du frêne, du sureau, du noisetier, de la reine des prés, de l’achillée millefeuille ou de la mauve dans ses paquets.

« J’essaye de me mettre à la place des clients pour leur proposer des produits qui leur plaisent mais je me limite aussi à ce que j’aime faire. » Par exemple, il met moins en avant les pots aromates car c’est un produit qui lui plait moins.

Cette diversité d’activités lui permet de s’épanouir dans son travail et d’être plus tranquille sur la rentabilité de sa ferme.

S’adapter au territoire et aux personnes autour de soi

C’est avec l’aide de copains du village qui ont des compétences en menuiserie qu’il a pu construire son séchoir en bois. Puis, dans le hangar, il s’est construit une « salle fortifiée » pour accueillir les groupes et les enfants. Pour lui, l’univers d’accueil et l’environnement sont très importants et donneront envie de revenir si l’on s’y sent bien. Il organise des formations et des portes ouvertes sur sa ferme pour à son tour transmettre ces savoir-faire.

Par l’intermédiaire des réseaux sociaux sur lesquels il communique beaucoup, il est souvent contacté par des gens qui viennent et prennent des idées. « J’aime bien rencontrer des personnes et partager ce que je fais » nous dit-il.

Il mutualise les livraisons avec la ferme de son frère et sa sœur qui sont installés à côté. Il pense utiliser leur huile de colza pour développer une nouvelle gamme de macérats.

Et pour les plantes à rhizome, il fonctionne beaucoup en système D avec des boutures qu’il prend chez des voisins. Comme la menthe qu’il a récupérée dans le jardin de sa mère.

 

 

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