Maraichage en planches permanentes.
Installé en janvier 2020 sur une surface de 3 ha de SAU, André cultive des légumes sur 7000 m² de plein champ et 450 m² de tunnels. Son modèle initial, abandonné : maraichage sur petite surface en bio-intensif. Sa réalisation qu’il juge viable : maraichage sur planches permanentes, mécanisé, diversifié et en extensif.
Actuellement en cours de reconversion - sans lien avec les choix techniques.
Se préparer à l’installation
Après un BPREA maraîchage et transformation en 2015, André est allé dans plusieurs fermes faire plusieurs périodes de woofing. Il a aussi beaucoup lu, s’est documenté.
Il a passé une année salarié chez un maraicher qui avait des pratiques différentes de celles qu’il a adoptées aujourd’hui.
André a aussi passé deux ans dans un espace-test « Graines de Paysans » dans l’Aude. Au début, son projet était de faire du maraîchage bio intensif sur une petite surface avec
- peu de matériel : motoculteur – outils à main (grelinette…. ) pas de tracteur
- beaucoup d’enchainement de cultures sur une même planche
- pas de plastique
- pas d’hybride…
Il s’est aperçu qu’il n’avait pas envie de travailler comme cela… : trop physique, peu de production, impossibilité de cultiver des « gros légumes » en quantité (pommes de terre, par ex) et au final beaucoup de temps de désherbage et pas de gros légumes.
La période de test lui a permis de se rendre compte que son modèle de départ ne lui correspondait pas. Il en est sorti avec des idées mais il aurait aimé avoir une proposition de test plus adaptée à son projet, qui s’orientait alors déjà vers la culture sur planches permanentes.
Du maraichage en planches permanentes
Sa rencontre avec l’Atelier Paysan a été déterminante avec la découverte des planches permanentes :
- Méthode de culture s’appuyant sur le non labour
- Espace de culture qui reste à la même place d’une année sur l’autre.
- Ferme mécanisée, très rationnalisée, avec des planches standardisées permettant de limiter les efforts physiques.
- Gestion du tassement par le passage de roues du tracteur : roule toujours au même endroit. Il n’y a donc plus de passage sur les zones de cultures et donc pas de tassement à gérer.
Organisation des planches permanentes :
- La culture est organisée avec des carrés de 30 m recoupés en planches de culture. La largeur des planches est déterminée par la largeur du tracteur soit 1,30 m (dont 1,20 m de culture).
- Une bande fleurie (durée 3, 4 ans) est mis en place toutes les 14 planches. Cette bande permet d’attirer des auxiliaires de culture. Pour le choix des fleurs, il participe à un projet expérimental porté par le GRAB pour déterminer quel type de fleurs attirent des auxiliaires, quelles espèces et variétés sont les mieux adaptées à chaque région. Pour ces bandes fleuries, il a utilisé surtout des plants plutôt que faire des semis.
- Mise en production de gros légumes nécessitant des outils spécifiques (pommes de terre…)
- Il utilise un maximum d’engrais verts, en couverts végétaux pluriannuels pour 3 ans, ils permettent de limiter l’enherbement.
André a mis en place une organisation au service de l’ergonomie pour lutter contre la pénibilité au travail.
Il a décidé de mécaniser la ferme pour gagner du temps et limiter les efforts physiques : un tracteur de 70 CV, semoir, une bineuse à 2 rangs et une à 3 rangs, herse trille, lève palette. Il a en projet la construction d’un caisson de récolte, dans un souci de limiter la pénibilité. Pas de brouette ! Pas de motoculteur ! Limiter le désherbage manuel !
Son objectif est de travailler 18 carrés, dont la moitié serait en engrais verts, avec des rotations de 18 ans sur chaque planches de culture.
André travaille la plupart du temps seul. Sa compagne est conjointe collaboratrice, elle participe aux travaux en saison soit 1 fois par semaine au printemps et à temps plein en été.
Un logiciel pour la production maraîchère
Le maraîchage est une production très technique, organisée autour de rotations dans l’espace et dans le temps. Les productions ne peuvent ni se succéder, ni s’associer n’importe comment.
André, informaticien de formation et aujourd’hui maraîcher, a été à l’initiative d’un outil de planification des cultures maraîchères avec un groupe de travail de plusieurs maraîchers au sein de l’Atelier Paysan.
Le logiciel QROP doit être configuré en fonction de sa ferme (souhait de rotation, taches, définition des itinéraires techniques…), il peut générer des tâches (semis, plantation…)
Il faut rentrer le plan de culture, et réactualiser les données chaque nouvelle année. Ce logiciel permet de faire des rappels sur les tâches qui sont liées à la série. Le calendrier est dynamique, si la première tâche est réalisée à une autre date que celle programmée, le calendrier proposé par la suite prendra en compte cette nouvelle donnée.
C’est un logiciel libre de droit https://qrop.frama.io/fr/download/
Le nombre de téléchargements confirme l’utilisation, voire, l’utilité de ce logiciel.
QROP reste un outil de planification, adapté à certains types de pratique, d’itinéraires techniques. Il ne peut se substituer à l’expérience.
Des outils adaptés à son mode de production
L’Atelier Paysan lui a permis de construire des outils adaptés, à moindre coût et de rencontrer des maraîchers performants. Son premier outil a été réalisé en formation, les autres ont été fait à partir de plans libres d’accès, avec la possibilité d’acheter le matériel en kit (soit standard – ferraille brute -soit pré découpé) à l’atelier paysan.
Ce sont des outils simples (non animés) qui demandent du savoir-faire agronomique (savoir regarder son sol, en apprécier l’humidité pour éviter les risques de compactage, intervenir au bon moment). Ils ont l’avantage d’être faciles à réparer. La connaissance de son sol est primordiale et prend du temps. L’expérience reste un facteur clef de réussite.
Les trois outils de base pour les planches permanentes sont : la buteuse à planches, le cultibutte, le vibro-planche et le triangle d’attelage.
André est le seul à vraiment utiliser les outils de l’atelier Paysan en planche permanente dans l’Aude. Ainsi, il manque d’entraide locale, mais a heureusement des contacts à distance et des possibilités d’échanges via l’Atelier Paysan.
Pour lui, l’installation idéale avec ce système plutôt extensif de planches permanentes serait d’avoir trois hectares avec, ainsi, de l’espace pour circuler, des bandes fleuries, quelques arbres pour apporter de l’équilibre et de la biodiversité… avoir un système bio agricole viable, vivable sur le long terme, avec des auxiliaires, des espaces naturels…
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