On peut être jeune éleveur laitier et se dégager du temps libre

S’installer en bovin lait biologique

Arnaud s’est associé avec sa mère en 2010 sur une exploitation de 64 hectares produisant du lait. Son père avait converti la ferme au bio en 1998. Arnaud a toujours été intéressé par l’élevage, il a donc suivi des études agricoles qui lui ont permis de voir différents types d’exploitations et notamment des exploitations très intensives bio ou conventionnelles. Ces expériences lui ont permis de comparer les différents modes de production et leurs conséquences sur les fermes et les exploitants. A son installation, il a donc fait le choix d’un système extensif basé sur l’herbe pour garder un fonctionnement qui lui permet de dégager un revenu sans trop s’endetter et sans être surcharger de travail.

Autonomie économique et décisionnelle

Pour Arnaud, l’autonomie est avant tout fourragère et décisionnelle. C’est une sécurité économique qui lui permet de limiter au maximum les charges et permet ainsi de ne pas trop subir les variations de prix des produits agricoles. Arnaud a construit son système d’exploitation autour de cette idée. « En bio, si on veut que sa tourne, il faut un maximum d’autonomie. » En 2012, Arnaud et sa mère font le choix que celle-ci devienne associée non-exploitante et se retire de la ferme. Il était important pour Arnaud d’être libéré du poids de la relation parent-enfant pour prendre des décisions sereinement. Néanmoins, il n’exclut pas de s’associer avec sa sœur à condition que celle-ci crée, pour son installation, une production dont elle sera pleinement responsable.

Élevage et Relation homme-animal

Arnaud est très proche de ses bêtes : « quand on connaît ses vaches il y a un réel plaisir à traire ». Il reste très pragmatique et axe surtout son travail sur la prévention. La connaissance du troupeau lui permet de détecter d’éventuels problèmes très rapidement. Arnaud est méticuleux sur la ration et sur la rotation des pâtures. Il soigne ses animaux principalement avec de la phytothérapie et l’homéopathie, mais ne s’interdit pas, en cas de nécessité, l’utilisation d’antibiotiques. L’amour du métier compense l’astreinte que demande l’élevage.

S’impliquer pour ne pas rester isolé

La ferme d’Arnaud est une des dernières exploitations d’élevage du village, les autres exploitations se sont spécialisées dans les grandes cultures et possèdent des surfaces importantes. Pour ne pas rester isolé, Arnaud a fait le choix de s’impliquer dans son territoire. Il a des responsabilités à la mairie, dans une association d’agriculteurs bio, dans un syndicat agricole et dans une association de sauvegarde d’espèces fruitières locales. L’autonomie de sa ferme lui permet de se dégager du temps qu’il consacre aux échanges avec les autres.