Préserver une espèce en créant des emplois agricoles
Une ferme presque autonome grâce à la préservation d’une race rustique
François est installé en hors cadre familial depuis 1983 dans une ferme isolée du plateau du Haut-Jura. D’abord associé avec son frère, il est en GAEC aujourd’hui avec Chloé et salarie Hugo, compagnon de Chloé. La ferme vit de la production de fromages à partir du lait de vache « Villard-de-Lans », une race du Vercors qui était en voie d’extinction (seulement 2 troupeaux purs dans les années 80). C’est un chercheur de l’INRA qui avait donné des vaches en pension et que François a conservées. Dotée d’un lait plus gras, donc plus facilement fromageable, la rusticité des « Villard-de-Lans » permet à la ferme d’être presque autonome, excepté l’achat de céréales en faible quantité néanmoins. Mais cette ferme est atypique car seulement située à quelques kilomètres de la frontière suisse, un territoire qui attire les frontaliers et leurs salaires plus élevés. Cela conduit à une pression foncière importante qui fait dire à Chloé et Hugo : « Sans un soutien de Terres de Lien, qui assure une sécurité dans la transmission et dans le maintien d’un outil de production agricole, nous ne pourrons peut-être pas reprendre les bâtiments de la ferme lorsque François prendra sa retraite. »
Vivre à 3 de la transformation totale du lait de 15 vaches
La ferme de 104 hectares en prairie permanente et biodynamie accueille 15 vaches et leur suite ainsi qu’un taureau. Une partie du parcellaire sert de prés de fauche et une autre partie sert à accueillir des génisses en pension l’été. Les vaches « Villard-de-Lans » produisent en moyenne 4000 litres de lait par lactation, ce qui permet au GAEC de transformer la totalité du lait en gruyère, raclette, tomme et chevret, un ancien fromage local qui permet de se distinguer sur le marché au pays du Comté et du Morbier. La vente directe est le seul moyen d’écoulement de la production et permet de sortir facilement un peu plus de 3 SMIC sur l’exploitation. Surtout, les exigences font que le métier de paysan est varié donc riche : élevage de vaches et cochons pour le petit lait, transformation fromagère, affineur, vendeur, etc. Il subsiste un inconvénient pour Hugo, « les aides PAC représentent presque 40% du chiffre de l’exploitation du fait de notre situation en zone de montagne et en zone Natura 2000, c’est encore trop. »
L’hiver à 1200m d’altitude, « ça laisse du temps pour faire plein de choses »
Accompagnateur de moyenne montagne, Hugo profite de l’hiver pour randonner et skier, les vaches restant à l’abri et la neige empêchant toute activité agricole extérieure de novembre à mars voire mai. François accueille dans un gîte les touristes venus profiter de l’air de la montagne. La répartition des tâches à 3 permet aussi de faire de la musique ou de l’escalade.
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