Produire et vendre son vin localement
Un couple mais deux exploitations pour deux productions différentes
Stéphane s’est installé en production viticole en 2008, après avoir fait une école d’ingénieur et avoir été technicien dans un syndicat interprofessionnel pendant plusieurs années. Arrivé dans le Jura, il s’est d’abord salarié chez un passionné de vin, avant de s’installer à son compte, pour exploiter aujourd’hui 1,5 hectares. « J’ai commencé avec 80 ares et le défrichage m’a coûté beaucoup. Auparavant, ma femme s’était installée en production de fromages de chèvres. Mais nous avons toujours fait le choix de séparer nos exploitations comptablement et juridiquement. Ma femme est au forfait et moi au réel, ce qui aurait des conséquences en cas de fusion. Ce qui n’empêche pas de s’entraider parfois, mais pas tant qu’on l’imaginerait. Cela dit, on commence à réfléchir à faire évoluer les choses, notamment à l’embauche éventuelle d’un salarié, ce qui modifierait le fonctionnement et la gestion de nos exploitations. »
Travailler localement pour être au plus près du territoire et s’économiser de l’énergie
« Mon vin est vendu en vente directe et très localement. Et quasiment rien ne vient ou ne part à plus de 30 kilomètres à la ronde. » Très attaché à l’impact local, concret de sa production, Stéphane a su adapter sa production en fonction de besoins locaux : vin blanc, vin rouge, mais aussi vin liquoreux en direction de chocolatiers locaux, ce qui permet de montrer concrètement la complémentarité des producteurs locaux. Dans la même optique, Stéphane aménage une cave à proximité de son habitation, car pour l’instant il utilise toujours celle trouvée dans un village à 10 kilomètres lors de son installation. Cette relocalisation de l’atelier permettra également d’assurer un plus fort lien au territoire. « Ces produits nous ressemblent, à la fois dans leur production, mais aussi dans l’esprit qu’ils dégagent. Et puis vendre et travailler uniquement localement, c’est une réduction forte des coûts de commercialisation et donc une partie d’énergie personnelle économisée, par rapport à d’autres paysans qui peuvent être obligés de faire des livraisons loin ou régulièrement. »
Le travail du sol pour permettre l’épanouissement des vignes et un vin plus facile à faire
Dès son installation, Stéphane n’avait pas récupéré de très bonnes vignes : il lui avait fallu replanter, défricher et puis une maladie avait attaqué une partie de sa première parcelle. « L’enjeu aujourd’hui est que je rende mes vignes plus productives, afin de produire plus de vin et améliorer mes rendements. J’ai décidé de travailler sans herbicide et de ne pas faire plus de 4 ou 5 traitements par an. Mais j’ai arrêté de travailler en agriculture biologique, à cause du cuivre et parce que le label devient beaucoup trop cher par rapport à ce qu’il me rapporte, je n’en fait pas un objectif commercial. Mon objectif actuellement est d’améliorer la vie de mon sol : le fumier des chèvres de ma femme est déjà un complément intéressant, mais je souhaite aussi valoriser le mauvais foin non mangé pour recouvrir mes sols nus en hiver. Je recherche en même temps un couvert végétal mais avec mes terrains séchants, il faut vraiment contrôler l’enherbement si on ne veut pas étouffer les ceps. Enfin, je commence à utiliser une jument comtoise pour le travail du sol ; on verra les résultats mais c’est un plaisir aussi de travailler dans ces conditions. Le but de ces évolutions est de continuer à avoir des raisins plutôt sucrés, grâce à l’absence de résidu, ce qui facilite la fabrication du vin et permet d’utiliser peu de soufre. »
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