Répondre aux défis des nouvelles générations

Permettre à son fils de s’installer

Jean-Louis s’est installé en 1982 sur 5 hectares de vignes en AOP. Son système de vente repose sur trois quarts de vente directe et un quart de revendeurs, auparavant il livrait une partie de son raisin à un vinificateur mais il a choisi d’arrêter pour mieux valoriser en bouteilles. Depuis 2013, son fils Guillaume est venu s’installer dans l’EARL en rachetant la moitié des parts sociales, à bas coût et avant des travaux. « C’est délicat car il faut être en phase dans une association. Et cela ne va pas de soi de travailler avec son fils, il peut y avoir des problèmes liés à la différence d’âge et de générations. Ce n’est pas le même fonctionnement qu’avec un salarié. Mais c’est plutôt bien car on essaie de nouvelles choses, on change sa manière de produire. »

Evoluer dans la vinification pour diversifier la clientèle

« Nous avons la volonté d’investir dans des cuves thermo-régulées. » Jean-Louis et Guillaume veulent faire le choix d’une meilleure maîtrise de la fermentation, en travaillant des vins plus fruités par exemple et en allant vers du plus haut de gamme. « Notre but est de laisser s’exprimer tout le potentiel naturel, donc de ne mettre aucun souffre et de ne pas filtrer. A côté de ça, la maîtrise de la fermentation va permettre d’élever des vins dans une gamme plus souple que les vins du Jura. « Le but est de diversifier la clientèle, plus féminine, plus jeune pour contrebalancer les vins classiques du Jura. Et avec le Chardonnay c’est plus facile. »

Travailler l’enherbement des vignes

Jean-Louis et Guillaume ont également décidé de se tester et de se donner entre 3 et 4 ans pour expérimenter un autre entretien des vignes. « La conversion à certaines pratiques bio va diviser notre budget en produits phytosanitaires par 3. On a aussi décidé de semer pour favoriser l’enherbement, afin de favoriser la vie dans le sol, donc avoir d’autres flores et levures. En plus, cela fixe mieux les aliments et renforce la vigne, car durant les orages il n’y a pas de problème de ravinement. Ce qui m’intéresse, c’est que la nouvelle génération est sensible à ces questions là, donc en tant que producteur c’est intéressant d’y répondre. »