Santé animale et autonomie fourragère : deux clés pour un élevage biologique rodé
Polyculture-élevage viande en bio
Vincent s’est installé en 2010 sur la ferme familiale de polyculture-élevage viande. Les ¾ des terres sont des prairies permanentes. Sur le reste, il cultive céréales et praires temporaires. Depuis longtemps, le choix de l’extensif a été fait. L’objectif sur la ferme est d’être autonome en fourrage et en céréales. Il reste un déficit en paille qui est difficile à combler : « le but n’est pas de s’agrandir », car cela risquerait de déséquilibrer le travail sur la ferme. L’effort est surtout fait sur le choix des variétés, les rotations, les cultures associées afin d’avoir des rations qui correspondent aux différents besoins du troupeau durant toute l’année.
Pionnier du bio en Lorraine
Le système de fonctionnement agronomique et économique de la ferme a été mis en place progressivement. La ferme était une des trois premières en Moselle lorsqu’elle s’est convertie au bio en 1993. Ce choix concrétise des réflexions sur le bio et la biodynamie qui animent la ferme depuis les années 1980. Aujourd’hui les pratiques et les résultats sont stabilisés, permettant un rythme de croisière. Chaque année des portes ouvertes sont organisées sur la ferme pour communiquer sur ses pratiques.
Soins des animaux et parage
incent attache beaucoup d’importance aux soins des animaux. La santé du troupeau est l’objet d’une attention soutenue. « En bio, l’accent est mis sur la prévention : une alimentation de qualité, une litière propre et suffisamment de mètres carrés par animal dans les bâtiments durant la saison hivernale, le pacage tournant pour réduire le parasitisme durant la saison de pâturage, permettent d’éviter une grande partie des pathologies ». Il a affiné sa pratique, par la patience et l’observation, mais aussi par des formations spécifiques (parage), ainsi qu’en intégrant les acquis de ses parents qui ont suivi des formations en homéopathie et en phytothérapie. Malgré tout, pour Vincent c’est avant tout « le feeling, l’oeil et la patience » qui font un bon éleveur. Pour le parage, Vincent se forme en continu, ce qui lui permet d’intervenir auprès des bêtes dans de meilleurs conditions et en étant plus efficace. Il réduit ainsi les problèmes de boiteries.
Transmission de ferme et de savoir-faire
Pour Vincent, la reprise de la ferme était une évidence, tout comme la conduite en bio, même s’il avoue qu’ « on n’échappe pas aux débats avec le père dans les façons de travailler ». L’apprentissage n’a pas toujours été facile à l’école qui enseigne d’abord les calculs de dose d’intrants ! « On a perdu le savoir-faire pour en apprendre un autre ». Les savoir-faire s’apprennent par la pratique : que ça soit dans les itinéraires techniques, les soins aux animaux et la gestion ! Dans tout les cas « il faut y avoir goût ».
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