S’associer pour reprendre une ferme en production maraichère.
Rependre une ferme en maraichage : à plusieurs et en douceur grâce à l'accompagnement technique des cédants.
Des trajectoires différentes qui se rejoignent :
Elena, au cours de son CAP horticole a réalisé un stage chez Max, maraicher en AB. Après une pause maternité, elle revient en 2012 retravailler chez lui comme ouvrière.
Magali, coiffeuse de métier, aime voyager et au cours d’un voyage en Irlande, rencontre des personnes qui cultivent en autonomie pour leurs besoins, ça lui a donné envie de rentrer dans cette voie, de se tourner vers la production.
En 2008, elle travaille comme ouvrière chez deux maraichers mais de façon discontinue sur l’année afin de poursuivre ses voyages.
Elles se retrouvent à travailler six mois ensemble chez Max. Même si au départ de leur travail maraicher, tout leur paraissait lourd, fatigant, elles se reconnaissent aujourd’hui dans ce « métier- passion » ;
Max souhaitant préparer sa retraite, sollicite Elena pour une reprise de sa ferme. Celle-ci propose alors à Magali de travailler ensemble. Elles réfléchissent à une association, telle une suite logique du travail commun. En 2016, elles s’installent avec un fermage et créent une SCEA où elles sont toutes les deux co-gérantes. Elles ont depuis changé de statut et sont maintenant en GAEC, principalement pour des gestions de gestion, le GAEC est plus avantageux financièrement.
Elles reconnaissent qu’elles fonctionnent bien ensemble, partagent les mêmes visions et sont souvent plutôt d’accord. Elles sont attentives à un partage des tâches équitablement. Elles ont fait les choix de l’égalité en ce qui concerne l’utilisation de la voiture, les légumes qu’elles prélèvent pour leurs besoins et les heures sur la ferme qu’elles comptabilisent soigneusement. Elles sont attentives aussi aux taches plus difficiles, où chacune prend sa part. La bonne entente est primordiale pour la réussite de cette entreprise.
Une transmission progressive vers l’autonomie
Lorsqu’elles se sont installées, Max leur a fait un fermage pour les 1,3 ha de terres.
Sans capacité d’emprunt, ils se sont mis d’accord pour une location-vente sur 3 ans pour le rachat du matériel. De fait, elles ont eu l’avantage d’avoir des rentrées d’argent rapides car la ferme fonctionnait déjà.
Dans cette reprise, il y a d’abord eu une période de transition où Max a continué à les aider au jardin. Puis, il s’est retiré au fur à mesure, donnant plus d’autonomie et leur permettant ainsi de prendre leurs places. Elles l’ont d’abord beaucoup sollicité sur de la technique pure, ce qui leur était d’autant plus facile qu’il vit sur place car les terres et la maison d’habitation sont attenantes.
Elles commercialisent localement sur les marchés et via des paniers précommandés et alimentent aussi une épicerie ambulante paysanne et solidaire.
La ferme comprenait deux activités : la production et la revente de légumes. Max ayant gardé l’activité de revente, ils se sont d’abord répartis les deux marchés. Avec l’arrêt complet de l’activité de Max, elles réfléchissent à réintégrer cette activité.
Elles ont ainsi gagné progressivement en autonomie et bénéficié des conseils et savoir-faire de Max et d’un maraîcher voisin. Des chantiers collectifs avec deux autres paysans se sont mis en place pour les gros travaux, sur le rythme d’un chantier 3 mardis de suite, suivi d’une pause d’une semaine. Chaque semaine, ils effectuent des travaux sur une des fermes, cette aide mutuelle leur apporte de la satisfaction par son coté collectif et de partage.
Concilier et organiser leur vie maraîchère et leurs besoins personnels.
Elles ont toutes deux besoin de prendre du temps selon leurs situations et leurs envies : Elena privilégie les vacances scolaires pour être avec ses enfants alors que Magali se réserve un mois complet pour pouvoir voyager. Le calendrier des travaux qu’elles établissent à l’année les aide à définir les périodes où il leur est plus facile de s’absenter. Le comptage des heures de travail avec l’adoption du principale « d’égalité » entre elles, permet de gérer le temps de travail annuel. Elles arrivent ainsi à se préserver six semaines de repos et des grands week-ends.
Elles gèrent aussi leur emploi du temps durant la semaine, et se réservent trois après-midi pour elles.
Elles ne vivent pas sur place et apprécient cette distance entre leur activité et leur vie personnelle, situation qui leur permet de faire coupure.
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