Faire valoir ses droits pour se réinstaller

La formation de base  d’Eric est prothésiste dentaire, secteur professionnel qu’il quitte rapidement pour devenir pendant 20 ans accompagnateur de tourisme équestre.

En   1994,  il s’installe dans l’Aude sur 150 ha plus le bâti,  comme éleveur de chevaux  (cheptel de 40 chevaux) associé à une activité de tourisme équestre, d’accueil en gîte d’étape et de travail du cuir. L’accès au foncier  nécessaire se fait par le biais d’un fermage avec un bail long terme de 18 ans. Il se certifie en agriculture biologique dès 1996

Suite à une séparation, l’élevage se réduit à 20 chevaux et  Eric se  réoriente alors vers l’élevage bovin (petit cheptel de 10 vaches).

Suite au projet de vente de la propriété, Eric veut faire valoir ses droits en tant que fermier  pour pouvoir envisager sa réinstallation. Après de longues tractations et  la justification  par un article de loi de ses droits en tant que fermier, un accord est trouvé en 2006. Il aboutit à la rupture du bail et au versements des indemnités afférentes, ce qui lui permet  l’acquisition de nouvelles terres, de bénéficier de la copropriété d’une source  et  d’avoir un petit capital  en complément du cheptel et du matériel existant.

 

Des choix de  production animale adaptés à l’environnement de la ferme

Eric a adapté la gestion de son troupeau bovin à l’environnement, ce qui a déterminé plusieurs choix :

Vu les terres dont il dispose (35 hectares en SAU), le troupeau est mené en  extensif et en plein air intégral malgré l’alternance d’hivers froids et de grosses chaleurs en été. Le troupeau compte en moyenne 10 mères, un taureau et sa suite (veau, génisse de renouvellement et jeunes bovins pour la vente directe). Les terres qui n’étaient plus entretenues,  ont nécessité  un travail de nettoyage et de remise en état. Le foin est acheté à l’extérieur, n’ayant les terres adaptés à ces cultures ni le matériel nécessaire à sa production.

 

Eric a choisi de commercialiser la viande en circuit court, restant attentif à la qualité du produit  proposé à sa clientèle.  Après abattage la viande est apportée à un atelier de découpe en Ariège. La commercialisation se fait en direct, par le biais d’un circuit personnel.

 

Allier  une production  artisanale et le plaisir du travail du cuir à la production  de viande

Au départ et en même temps que sa reconversion professionnelle,  Eric  fait un stage de couture -sellerie, qui marquera son attrait pour  cet artisanat.

Eric a commencé cette activité dès sa reconversion, les premières créations ont été faites pour lui dans le cadre équestre, puis  suite à des  demandes venant de l’extérieur,  des commandes  de professionnels et enfin il a développé ses propres créations.

 

Au départ, il était compliqué de récupérer les peaux, et de faire reconnaître cette activité comme de la transformation agricole.

Après l’acquisition de la reconnaissance de cette transformation, l’abattoir a accepté de restituer les peaux.

Les peaux sont amenées à Graulhet (Tarn), dans une petite tannerie qui accepte de travailler sur des petites quantités ou  à l’unité.

La tannerie s’occupe de la teinte, de certaines demandes spécifiques (imprimé crocodile).

 

Le choix a été fait de coudre à la main, et les réalisations adaptées à un  travail  manuel sans machine à coudre. Ce choix a permis de limiter les investissements en matériel, mais aussi de restreindre l’espace nécessaire à l’activité. C’est aussi l’envie de privilégier un rapport au travail à dimension humaine, car  coudre à la main permet  de travailler à sa vitesse et  plus tranquillement.

 

Aujourd’hui les réalisations se font soit à la demande pour des professionnels (par exemple tabliers de cuir pour les soudeurs ou les éleveurs), soit résultent de créations pour les particuliers, dont les ceintures car la demande est là. En 2010, Eric a été  récompensé par les Trophées régionaux de l’agritourisme, avec le grand prix  de l’innovation décerné par la Chambres d’agriculture du Languedoc-Roussillon.

La commercialisation se fait sur les petits marchés, via des boutiques de producteurs locales et quelquefois lors de foires locales, et directement auprès du client pour répondre aux commandes.

 

Eric voit plusieurs avantages au  fait de diversifier sa production   agricole par cette activité artisanale (mais qui reste de la transformation de produit agricole) :

  • Cette activité peut s’exercer dans le cadre d’un statut agricole (dans la limite de certains revenus), de fait les cotisations sociales sont englobées dans la cotisation agricole.
  • Elle est avantageuse car la matière première est peu chère, puisqu’il fournit la peau et que la façon facturée est peu élevée.
  • La répartition de travail est très compatible avec l’activité d’élevage car elle permet de travailler quand il pleut, quand il faut trop chaud…et donc de planifier son temps en complément de l’activité d’éleveur.
  • Elle est reposante, différente, face à un travail agricole, souvent physique et permet d’exprimer sa créativité.
  • La vente de produits de maroquinerie, en continuité de la vente de viande apparait comme une solution intéressante pour compléter les revenus.

Projet soutenu par l’Union Européenne, la Région Occitanie et l’Etat.
Intitulé du projet : « Création d’un pôle ressources sur l’agriculture paysanne en Vallée de l’Aude ».

 

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