Une petite ferme pour s’impliquer dans la filière

Installés en 1972, Gérard et Christiane ont commencé avec une ferme de 40 hectares et 23 vaches. Tout au long de leur carrière, ils ont investi progressivement en fonction des évènements (rachat des bâtiments, installation du séchage en grange). Pourtant en 1984, il a fallu construire un bâtiment. Pendant ce temps-là, Gérard s’est investi d’abord dans la coopérative à Comté du village, ensuite il a été élu à la présidence de la Fédération Départementale des Coopératives Laitières. Cette responsabilité nécessitait plus de 3 jours d’absence sur la ferme par semaine, mais a permis à Gérard de s’investir dans la gestion de la filière Comté, de participer à la consolidation du modèle de production de ce fromage rémunérateur du travail paysan.

Réfléchir en couple et en groupe à la conduite de son projet de vie

Pour Christiane, « ce portage à 2 m’a donné une place réelle dans la conduite de l’exploitation, malgré le fait que je ne sois devenue exploitante à part entière qu’en 1993. Cela a été possible parce que nous avions pu réfléchir à notre projet de vie, avec d’autres paysans, parce que nous avions l’occasion de confronter nos choix à d’autres, que ce soit à la Conf’ ou au CMR (Chrétiens en Monde Rural). Malheureusement, j’ai l’impression que ces espaces manquent pour les paysans d’aujourd’hui, qu’ils conduisent leur ferme et leur vie de manière trop isolée ».

Militer à la Confédération Paysanne, l’humain avant la ferme

Mise devant le fait de gérer l’exploitation, Christiane s’est par ailleurs investie à la Confédération Paysanne, à partir des années 80. « C’est le seul endroit où la femme paysanne était reconnue, quelque soit son statut sur la ferme ; le seul endroit où l’humain était plus important que la seule ferme, contrairement au GVA ou à la FDSEA ». Ce long chemin militant avec la Conf’, Christiane le poussera jusqu’à devenir secrétaire générale nationale du syndicat, une expérience avec un mandat à durée limitée qui fait sens dans la manière de vivre et de s’engager. Elle le poussera aussi en prenant des responsabilités à la FADEAR (Fédération des Associations pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural), devenant présidente nationale : « Avec la formation tout au long de la vie, pour moi, il est important de garder des lieux où l’on est capable d’accompagner, de proposer des parcours innovants de réflexions et d’informations. »

Une transmission réalisée dans la durée

Aujourd’hui Christiane et Gérard ont pris leur retraite et c’est leur fille et son mari qui ont repris la ferme. C’est même leur gendre qui a d’abord fait un stage d’installation sur la ferme et qui a été associé avec eux pendant 10 ans au sein d’une EARL. Pour augmenter les revenus de la ferme, les associés ont ouvert un atelier de vente de viande en direct, permettant à 3,5 ETP de vivre avec un quota de 195000l de lait. « C’est par le concret, la mise en pratique qu’on convainc les paysans de la viabilité et de la durabilité de l’agriculture paysanne. »

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