S’installer progressivement en viticulture avec plein de projets de diversification

S’installer progressivement à deux

Yann et Jérôme, associés, travaillent aujourd’hui sur 5,8 hectares de vignes en fermage et 3 hectares de prés et de vergers. Grâce aux vignes et aux vergers ils produisent du vin et du jus de pomme qu’ils transforment eux-mêmes. Les prés leur permettent d’accueillir 2 chevaux de trait ardennais pour travailler le sol de leurs vignes en traction animale.

Jérôme s’est formé grâce à un BPREA viticulture et œnologie au CFPPA de Ruffach en 1 an. En parallèle Yann s’est formé à Obernai en 2 ans puis a travaillé dans un autre domaine. En 2014, Jérôme a récupéré 20 ares familiaux et en a loué 30 autres. Il ne voulait pas travailler seul, il a alors cherché à s’agrandir progressivement. En 2017, il a eu 5,8 hectares et Yann a pu le rejoindre. Ils voulaient créer un projet partagé, avec un esprit de ferme en biodynamie indépendante et autonome. Ils ont donc des chevaux pour la traction et des moutons qui leur apportent du fumier  et les aident à l’entretien du vignoble l’hiver et du verger l’été. Yann s’est donc officiellement installé en 2018. « C’était un rêve de m’installer, de faire quelque chose pour moi. »

De la traction animale dans les vignes

Ils choisissent de peu amender le sol afin de laisser la vigne aller chercher elle-même son alimentation dans le sol. « Il est important d’avoir un sol vivant pour que les racines puissent descendre ». Jérôme a commencé la traction animale en 2014 sur 25 ares de vignes avec un cheval déjà dressé qu’il venait d’acheter. Aujourd’hui il y a deux chevaux sur la ferme car Yann a pris sa propre jument. En effet, ils trouvent cela difficile de mener un même cheval à deux maîtres. Ils sont maintenant aussi éleveurs et doivent apprendre la gestion des pâtures.

Pour ceux qui voudraient se lancer dans la traction animale, il vous donne une idée des prix :
Cheval débourré, 4-5 ans, 3000 à 5000 €
Cheval jeune, non débourré : 1000€
Tracteur vigneron : 25 000 à 80 000€

Pour se familiariser avec l’animal et son dressage, ils se sont fait aider par Freddy, un paysan du Bas-Rhin qui a une forte expérience de la traction animale, et dont vous pouvez retrouver la fiche ici.

Une envie de diversification

A l’origine, leur objectif n’était pas strictement de faire du vin. Lors de leur formation, ils ont trouvé beaucoup d’émotions gustatives à ce domaine, c’est ce qui leur a plu. Maintenant ils envisagent de faire autre chose que de la monoculture de vigne, comme de la bière, des jus, du pain, de l’élevage, … Leur priorité actuelle reste quand même de rendre la partie viticole viable.