Tout faire pour sortir du système agricole qui nous détruit

Le passage au bio

Thierry était éleveur bovin en conventionnel. Il a subit deux abattages sanitaires de tout son troupeau sur une période de vingt ans, à cause d’une épidémie de leucose et d’une vache infectée par la maladie de la vache folle. Cela lui a fait naître un certain dégoût du métier et il a alors commencé à réfléchir à d’autres façons de faire. Pour lui, c’est la surproduction qui entraîne les scandales sanitaires. En 2008, la ferme change d’orientation et se tourne progressivement vers la conversion biologique (jusque novembre 2013). Les premières années de la conversion peuvent être difficiles. Il produit moins qu’auparavant mais a minimisé les charges. « Même si c’est dur, on a une perspective, un avenir. Pour les conventionnels l’horizon est bouché ».

Autonomie alimentaire

Il a alors arrêté la production de maïs, de taurillons et a favorisé les prairies temporaires, les prairies permanentes et les mélanges céréaliers. Etre autonome en alimentation permet de minimiser les charges et de ne plus être dépendant du prix de l’alimentation animale qui fluctue sans cesse. Il tend vers un système qui favorise l’herbe et les mélanges céréaliers. Thierry produit de la luzerne parce que c’est une culture qui permet d’enrichir la ration des vaches en protéines. Il est important pour lui de semer de la luzerne associée avec d’autres espèces, car cela permet une meilleure couverture du sol et augmente la valeur énergétique.

Président d'une coopérative laitière

Thierry est président d’une petite coopérative laitière depuis 5 ans. Il est arrivé à cette fonction un peu par hasard, mais il prend son rôle très à cœur. Il pense qu’une coopérative est aussi un moyen pour les agriculteurs de se rencontrer et de partager. Cela permet de former un groupe et parfois de se faire entendre sur le plan politique. C’est pour lui important d’être ouvert à d’autres façons de faire. C’est ainsi qu’il a accompagné quatre éleveurs de la coopérative et un administrateur vers leur conversion en bio.