Elevage de porcs gascons

onia et son associé élèvent des porcs gascons et des vaches salers qui sont transformés à la ferme et vendus en direct. Sonia a découvert l’élevage porcin au fur et à mesure de ses études et stages agricoles. Elle s’est passionnée pour le sujet : « j’ai jamais décollée du cochon ». Elle a choisi une race ancienne : le porc gascon « c’est un animal calme, qui galope ». Elle aime l’idée « que l’animal exprime son comportement naturel ». Cette conception s’oppose à un élevage qui cherche à maximiser « le gain carcasse ». Le travail de l’éleveur est ici de construire son élevage autour des qualités de l’animal. « Il y a vraiment un fossé entre les races locales et les races classiques ».

Système autonome complet

La singularité du travail de Sonia est qu’elle réalise toutes les étapes, depuis la naissance des porcelets jusqu’à la vente des produits, en passant par les cultures pour la confection de l’alimentation des animaux. Le système de production, pour les porcs comme pour les vaches, est construit autour de la rusticité des animaux et de l’autonomie de la ferme. Ce qui se traduit par des vaches qui ont des cornes, des porcs en plein air intégral et un seul aliment pour les cochons, produit à la ferme (contre une dizaine dans les élevages intensifs). L’aboutissement de la démarche serait-il l’agriculture biologique ? « on fait beaucoup d’efforts qui tendent vers ça. »

Parcours de porteur de projet

onia a créé son activité en partant de rien. Elle n’est n’y issue du milieu agricole, ni de la région. Après un premier travail d’enseignante en lycée agricole, elle a choisit un endroit pour vivre ; « on s’assoit sur le territoire », avant de se mettre en recherche de terres pour s’installer son élevage. En parallèle elle effectue un tour de France à la rencontre d’éleveurs : « le milieu porcin est très intéressant ». Elle se lance dans son parcours d’installation avec seulement avec 2ha, mais c’était une façon d’affirmer haut et fort : « je vais m’installer ! ». C’est grâce à cette volonté affichée et peut-être aussi à un peu de culot qu’elle a eu l’opportunité de s’associer avec un agriculteur du village, ce qui a rendu son projet plus facilement réalisable. Elle a bénéficié des aides à l’installation même si elle avoue que « ce n’était pas gagné avec les banques ».

Vente-directe

Sonia vend ses porcs en direct sur les marchés et via des Amap. Le porc gascon a une viande plus grasse et une configuration de carcasse différente des races modernes. « Si je m’installe en porc gascon en plein air, je suis obligé de transformer [car] les bouchers ne savent plus faire ». La viande a de grandes qualités organoleptiques qu’il faut valoriser auprès de la clientèle en parlant de son produit et de son élevage. Les Amap répondent bien aux attentes de Sonia grâce à la régularité de la vente et du contact avec les amapiens. Elle sait que son système « rame complètement à contre-courant » d’une course à l’agrandissement et à la productivité, mais elle bénéficie de la reconnaissance des consommateurs et continue ainsi de mener la barque de son projet et de ses ambitions.

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