Une chèvrerie bio en GAEC à deux, en autonomie fourragère et sans vente directe
Frédérique s’est installée sur la ferme de son mari dans 2006 pour élever des chèvres. Celui-ci a pris sa retraite, elle travaille maintenant en GAEC avec Mathieu, jeune installé hors cadre familial. Ils vendent leurs fromages à des revendeurs pour gagner du temps.
Le Chèvre, un fromage pas très alsacien
En 1972, Franz, le mari de Frédérique achète une ancienne colonie de vacances et y intègre un troupeau de chèvres. La ferme est labellisée bio en 1983. C’est en 2006 que sa femme le rejoint sur la ferme en tant qu’associée. Aujourd’hui, Franz possède 34ha mais comme il a pris sa retraite il les loue à Frédérique et son nouvel associé, Mathieu. Ils ont un troupeau de 70 chèvres et n’en veulent pas plus.
Pour la commercialisation, ils vendent surtout à des revendeurs du réseau bio. 20% sont vendus en circuits longs et 80% en circuits courts, mais ils ne font pas de vente directe. C’est un gros gain de temps de ne pas avoir à faire la commercialisation. Les 10 premières années ont été difficiles car la consommation de fromage de chèvre en Alsace était inexistante. Il a fallu créer le marché. Les 10 premières années ont donc été difficiles, car ajouté à cela il fallait rembourser le foncier, sans le soutien des pouvoirs publics qui ne croyaient pas à ce projet trop original.
Pour parler concret, ils valorisent leur production à 3€ le litre de lait, 1L permettant de produire 1 fromage de 150g.
Trouver un nouvel associé
Mathieu recherchait à s’associer et voulait travailler en montagne. L’idée de faire partie d’un GAEC lui convenait bien car il ne souhaitait pas créer de ferme. C’est un projet qu’il trouvait trop compliqué, de plus, le foncier est dur à trouver. Il avait entendu parler de Frédérique et Franz et leur a passé un coup de fil. Un vrai hasard pour le couple d’éleveurs. Il a ensuite demandé un stage Pidil qui lui a permis de se tester. Son arrivée et son installation se sont bien passées. Comme souvent, au démarrage, il y a eu quelques difficultés car Mathieu et Frédérique ne communiquaient pas assez et n’avaient pas toujours les mêmes priorités. Ils ont appris à travailler ensemble et à prendre des décisions à deux.
Stratégie d’auto-suffisance fourragère
Sur leurs 34 hectares, la moitié est en forêt et une dizaine d’hectares sont fauchables. Leur parcellaire est plutôt regroupé. Lors des années climatiques « normales », ils sont tout juste auto-suffisants ; par chance il y a beaucoup de bio autour d’eux et ils peuvent donc être facilement dépannés quand le fourrage vient à manquer. Ils souhaiteraient pouvoir récupérer 3 à 4 ha pour avoir plus de confort niveau fourrage mais il y a déjà 23 fermes sur le village. L’accès au foncier est donc difficile. La solution serait de défricher la forêt mais ce sont des espaces peu mécanisables.
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