Une ferme qui privilégie le bien-être des animaux et des humains
Virginie travaille avec son mari, Grégoire, et leur associé, Laurent, sur la ferme familiale. Ces éleveurs nous racontent comment ils ont rendu leur outil de travail agréable pour eux et leurs animaux.
Développer le confort humain et matériel
Sur la ferme tout est réfléchi pour que le travail soit le plus agréable possible. Cela passe par un confort pour les vaches car « quand les animaux sont bien, ça va tout seul »
« C’est plein de petits détails qui font qu’à la fin, ça se passe bien »
Les vaches sont équipées de podomètres. Ils mesurent l’activité des vaches. Cela permet d’observer les chaleurs et d’inséminer au pic d’activité. Ainsi, les éleveurs n’ont plus le stress de manquer une période de fertilité – qui dure 8h chez la vache – et cela évite d’avoir recourt à des hormones pour les provoquer.
Virginie fait très attention au microbisme. Elle préfère acheter les animaux jeunes pour qu’ils soient élevés dans le même environnement et résistent aux microbes présents. Les associés recherchent la propreté, même dans ce qui parait anodin. Ainsi, les seaux sont lavés entre chaque veau, et les niches à veau sont systématiquement nettoyées.
Le but de Virginie est d’éviter tout stress aux animaux, car sinon ils vont moins bien physiologiquement. Ainsi, les génisses sont entrainées à aller en salle de traite avant de vêler, ce qui permet d’éviter le stress de la première fois. L’étable a été aménagée au fil des années pour être la plus confortable possible, même sous la chaleur d’été. Ils ont installé du bardage bois qui ne chauffe pas et permet d’aérer. Mais une grande fierté de la ferme se trouve au plafond :une rampe de pulvérisateur permet de faire un système de brumisation. Cela rafraichit l’air ambiant. Les vaches adorent !
Les associés font également attention à avoir une ergonomie au travail. Ils adaptent leur outil pour qu’il soit agréable à utiliser, en économisant l’effort physique. Par exemple, la salle de traite est adaptée à la taille de Virginie qui est plus petite.
La pratique du pâturage tournant dynamique
En 2018, en même temps que leur conversion en bio, les associés ont mis en place le pâturage tournant dynamique. Depuis longtemps, ils travaillaient sur l’herbe, cherchant à diversifier les rations. « Pour faire du lait, il faut de la qualité » comme dit Virginie. « On ne fait pas de lait avec du foin». Ils ont sauté le pas avec la conversion et en sont très contents. La baisse de production attendue n’a pas été énorme.
« On est très favorablement étonnés car ça marche très bien »
Ils ont installé de petits paddocks d’un hectare environ qui séparent leur troupeau en 3 groupes : les jeunes vaches, puis les vaches, puis les grosses génisses et les vaches taries. Ces trois groupes de vaches se succèdent sur les paddocks selon cet ordre, de manière à ce que chaque groupe passe un jour sur chaque paddock. Cette rotation a été réfléchie pour éviter les problèmes de parasitisme et pour que toutes puissent manger comme elles doivent. Cela permet aux jeunes vaches de trouver facilement à manger et de limiter les risques de contamination parasitaire des vielles vaches vers les plus jeunes. Enfin, les génisses et les vaches taries ont des besoins alimentaires plus bas et peuvent donc manger ce que les précédentes ont laissé.
Ce nouveau système plaît à tout le monde. Les vaches sont très accommodantes et se déplacent sans souci. « Elles savent que quand on les bouge, c’est pour quelque chose de meilleur ». Ainsi, un simple fil à cochon suffit à marquer les allées. Pour les associés, c’est aussi du bonheur d’être dehors. Ils trouvent plus agréable d’aller chercher les vaches que d’être sur leur tracteur.
Vendre son lait au prix juste
Une thématique qui tient à cœur les associés est de « vivre et travailler honnêtement ». Pour Grégoire, la question n’est pas de savoir à quel prix le lait des autres éleveurs est vendu, mais quel prix vaut son lait par rapport à sa qualité et aux services écosystémiques rendus par son élevage.
Aujourd’hui ils vendent leur lait à une fromagerie et le prix d’achat du lait leur est imposé. Grégoire raisonne de façon inverse. Il est parti de ses charges, en imaginant une juste rémunération des salariés, pour avoir une ferme viable. Le prix auquel il devrait vendre son lait pour couvrir ses frais de production et rémunérer plus justement les personnes travaillant sur la ferme, est bien supérieur à celui des marchés.
Les associés essayent de se battre contre l’idée reçue qu’un paysan est payé peu. Ils tiennent à changer la vision capitalistique de l’agriculture selon laquelle, il est plus intéressant d’investir dans des bâtiments inutilisés, que dans de la main d’œuvre payée justement. C’est une problématique qu’ils questionnent pour la transmission de la ferme. Virginie et Grégoire considèrent qu’en l’état, avec le prix de rémunération du lait, leur ferme n’est pas transmissible. Il faudrait que les repreneurs s’endettent à vie pour racheter le matériel, ou bien que Virginie et Grégoire arrêtent d’investir dans la ferme aujourd’hui, au risque de transmettre un outil obsolète. Ainsi, ils font leur maximum pour obtenir un prix de vente du lait qui inverserait ce phénomène.
Virginie et ses associés sont toujours curieux de rencontrer des gens, n’hésitez pas à les contacter !
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