Une ferme qui s’adapte et qui tente d’imiter la nature
Depuis une ferme intensive en laitier vers une ferme bio en polyculture élevage avec des vaches allaitantes, Frédéric et sa femme Delphine ont fait évoluer leur système vers plus d’indépendance et de respect de la nature. Cela passe par de la réactivité et de l’adaptation pour ces paysans qui n’hésitent pas à tester de nouvelles techniques et des nouvelles productions comme le maïs population.
« Aujourd’hui je suis content et fier d’être indépendant et de faire ce dont j’ai envie »
« Ne pas contrarier la nature »
La ferme a beaucoup évolué depuis leurs installation Le guide pour cette évolution – au-delà des évènements extérieurs – a été l’observation de la nature. Ils essaient, par leurs pratiques, de ne pas être contraire au fonctionnement normal de la nature. Cette façon de faire est un investissement qui paie puisqu’aujourd’hui leurs terres sont de meilleure qualité, plus fertiles. Frédéric est fier de cette évolution et de cette façon de fonctionner qui vient de leurs expériences. « Aujourd’hui on est bien dans ce qu’on fait car on a connu autre chose ».
Une application de cette philosophie se retrouve dans leur façon d’épandre le fumier. Ils le mettent sur les céréales en hiver. Cela nécessite d’avoir de bonnes conditions climatiques puisqu’il faut des jours de gels pour pouvoir passer dans les champs. C’est un gros investissement en temps puisqu’il faut faire beaucoup en peu de temps, mais cela correspond à leur volonté éthique. « On n’enfuit plus nos fumier, à l’image des feuilles des arbres qui restent sur le sol et qui se dégradent sans être enterrées ! ». Avec cette façon de faire, la matière organique se trouve au-dessus des racines au printemps.
Ils ont également replanté des haies « là où il en manquait ». Ainsi toutes leurs parcelles sont entourées de haies pour le bonheur de la faune environnante.
Le maïs population, semences paysannes et triage à la ferme
Depuis 2010 Frédéric s’est lancé dans la production de maïs population. Cette culture montre de meilleurs rendements qu’avec des semences traditionnelles et permet de conserver de la diversité génétique. Frédéric, toujours avec cette volonté de ne pas contrarier la nature, ne fait pas de sélection sur son maïs mais garde juste une partie d’une parcelle pour faire des semences. Ce qui fait que la sélection par l’Homme est supprimée.
Pour les autres cultures, tout est trié sur place. En plus d’un trieur en CUMA, Frédéric a installé un trieur aérodynamique. Celui-ci permet de séparer les graines avec une soufflerie en 7 sorties selon la densité et la prise au vent. Frédéric a appris à apprivoiser cet outil qui demande de la précision mais qui est très efficace quand il est bien utilisé. Cela permet d’envoyer un grain plus propre à la Coopérative et de ne pas la saturer au moment de la récolte.
Les semences sont issues de ce que Frédéric produit lui-même. A part pour la première année de production, Frédéric n’achète pas de semences. La plupart du temps, il ne s’acharne pas à trier la semence super propre. Pour lui ça ne change pas grand-chose : les graines d’adventices sont dérisoires par rapport à ce qu’il reste dans le champ.
« Essayer de s’adapter »
Frédéric teste souvent de nouvelles techniques. Pour lui il s’agit de saisir les opportunités, souvent liées à des cultures qui ne se déroulent pas comme on le voudrait. Par exemple, cette année il a juste fauché son orge 15 jours avant de le moissonner car celui-ci était envahie par les vesces. Résultat : la récolte est possible car les vesces ont séché, le travail est étalé et les grains récoltés sont plus riches. Ce gain ne l’étonne pas. Pour lui ce n’est pas vraiment développer de nouvelles techniques. « On n’a rien inventé en faisant ça, on a oublié tout ce qui se faisait avant ».
Pour Frédéric, il faut oser essayer. Ainsi, il sème son maïs avec un plus faible écartement mais le même nombre de grains à l’hectare, il a toujours mis des couverts, il teste des associations. Son but est de rester productif même en étant en bio, pour contrer l’idée reçu qu’on ne peut pas nourrir toute la planète juste avec du bio. Il veut également commencer à s’adapter dès maintenant au changement climatique, par exemple en cultivant du tournesol ou du lupin pour remplacer le pois. Il ne veut pas attendre de ne plus pouvoir faire pour changer.
« Dans 20 ans ils feront comme nous ».
Des vaches Angus
Lorsque Frédéric et Delphine ont décidé de se spécialiser en vaches allaitantes, c’est la race Angus qui a été choisie pour sa rusticité. Le couple ne voulait plus avoir à s’occuper des césariennes comme c’était le cas avec leurs Blanc-Bleues. De plus, les Angus n’ont pas de cornes ce qui leur enlève le souci d’écorner.
L’Angus est un race herbagère qui est capable de rester dehors tard en hiver. Cette vache écossaise produit une viande persillée à très haute valeur ajoutée, ce qui compense le fait que sa carcasse n’est pas grosse. Ils ont de très bons débouchés car leurs caissettes sont vendues sur la ferme en une journée.
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